30 MILLIONS D'AMIS
10/02/17 17:51 Classé dans :
AventuresAu secours ! Les animaux deviennent fous ! Mais pas de panique, Jackson Oz veille sur la planète...
Le nouveau roman de James Patterson s'écarte délibérément de ses précédents livres, puisqu'ici, point d'enquête policière, mais une chasse à l'absurdité humaine... absurdité pouvant aller jusqu'à la destruction de l'humanité. Je sais, vous frémissez déjà en lisant ces lignes.

Le livre débute sur la visite du zoo de Los Angeles, décrit comme laissé à l'abandon, sale et visiblement dangereux. Croc ! Très vite un soigneur se fait happer par un couple de lions visiblement plus attirés par l'idée de lui croquer la tête que par la viande que le malheureux employé vient de déverser dans leur espace. Dans le monde entier, des animaux deviennent fous — encore que... — et se mettent à dévorer tout ce qui ressemble à un humain, pour peu qu'ils soient à leur portée.
Voila pour l'intrigue principale. Mais fort heureusement, un jeune étudiant en biologie — américain, bien sûr, toujours prêts à sauver la planète ceux-là... — du nom de Jackson Oz sait.
Alors, comment sait-il ? Bah, on ne sait pas justement. Et ce point est très dommageable au roman car on s’aperçoit très vite qu'il n'y aura aucun socle scientifique utilisé dans le récit. Et ce manque, très vite, finit par tellement peser que l'on a l'impression de lire un truc très cul-cul, rase-moquette, quoi !
La première partie du livre est particulièrement tartignolle, principalement axée sur les recherches de Jackson au Botswana. Que recherche-t-il vraiment ? Ben, simplement observer que oui, effectivement les animaux ont soudainement des comportements agressifs, sauf que, étant donné que le symptôme touche la planète entière, il n'était pas vraiment nécessaire de claquer 3000 dollars dans un billet pour l'Afrique du Sud, de simples observations en Amérique du Nord auraient amplement suffit... On comprend bien vite que cela permet à l'auteur — aux auteurs, ils s'y sont mis à deux... — de pouvoir faire vivre quelques péripéties de type Aventures aux personnages et à sombrer la plupart du temps dans un ridicule tel que l'on s'y ennuie ferme...
La narration frôle la collection Harlequin, jugez par vous-même : « J’ai refermé mon ordinateur en m’étirant. Encore douze heures avant la première escale, à Dubaï. J’ai récupéré mon iPod dans la sacoche de l’ordi, mis mes écouteurs, branché Black Sabbath à fond et, en manque de Red Bull, me suis levé de mon siège à la recherche de l’hôtesse au milieu des passagers endormis. ». Puis, j'ai mangé des pâtes Panzani avec une sauce Buitoni, puis j'ai regardé la Star Ac' en feuilletant le dernier numéro de Biba... consternant...
Mais, une fois encore, on reste subjugué par sa découverte, le CHA, Conflit Humano-Animal. Franchement ! Le truc le plus stupide jamais lu dans un roman depuis l'adaptation des Trois mousquetaires avec Di Carpaccio dans le rôle du fils caché de Louis XIV ! Théorie fumeuse et absolument irréaliste — d'ailleurs les auteurs se gardent bien d'en tenter un explication — où l'incohérence de la simultanéité du changement comportemental des animaux côtoie le plus invraisemblable anthropomorphisme.
Bien entendu, personne ne croit le biologiste et son acolyte rencontrée dans la jungle — ouais, je sais, un truc de ouf, quoi ! — qui vont même être incarcérés de retour dans la civilisation. Mais, heureusement — tiens, je l'ai beaucoup utilisé ce mot dans ma chronique... à croire qu'ils m'ont foutu les jetons avec leurs histoires de chimpanzés à la sauce Hannibal Lecter ! —, heureusement, donc, les autorités vont enfin comprendre après que la moitié de la population s'est fait béqueter par ses animaux domestiques qu'il y a véritablement un problème.
Bref, que dire ? Que conclure ? Un livre pour ceux que l'incohérence ne rebute pas, qui aiment les livres d'aventures qui ne s'embarrassent pas d'explications scientifiques et qui ne sont pas trop exigeants avec les mots car, in fine, il faut parfois vraiment les chercher pour les trouver...
Petit extrait savoureux :
L’autre empaffé, hors de lui, jurait comme un charretier en écumant d’indignation. Il m’a gratifié d’un doigt d’honneur.
Je lui ai répondu par un geste équivoque.
Jack Kerouac, revient !Tags: Américain , Animaux, Livres